Réforme du calendrier : François Bayrou veut supprimer deux jours fériés pour relancer l’économie.
Dans un geste audacieux et controversé, le Premier ministre François Bayrou a annoncé, mardi 15 juillet, la suppression de deux jours fériés en France — le lundi de Pâques et le 8 mai — dans le cadre du budget 2026. Objectif affiché : relancer la production nationale et réduire une dette publique jugée « mortelle » pour l’avenir du pays. Une réponse à l’urgence budgétaire
Face à un déficit public de 5,8 % du PIB en 2024, François Bayrou a présenté un plan d’économies de 43,8 milliards d’euros sur cinq ans. Parmi les mesures phares : une « année blanche » en 2026, gelant les dépenses publiques, et la suppression de deux jours fériés pour augmenter le temps de travail4.
« Il faut que toute la nation travaille plus pour produire et améliorer la situation de la France », a déclaré Bayrou, évoquant un « moment de vérité » pour le pays.Les jours visés : lundi de Pâques et 8 mai
Le lundi de Pâques, selon Bayrou, « n’a aucune signification religieuse » aujourd’hui, bien qu’il soit férié depuis 1886. Il est souvent associé à des ponts et à une tradition chrétienne ancienne, mais peu célébré religieusement.
Le 8 mai, jour de la capitulation allemande en 1945, suscite une vive émotion. Bien qu’il ait été supprimé puis rétabli au fil des décennies, sa portée mémorielle reste forte pour de nombreux Français. Une mesure qui divise
La proposition a déclenché une tempête politique et sociale. Syndicats, historiens, élus locaux et citoyens s’interrogent sur le sens et l’impact de cette réforme.
Sophie Binet (CGT) : « Supprimer le 8 mai, jour de la victoire contre le nazisme, serait très grave. »
Lionel Benharous, maire des Lilas : « Une inconscience dangereuse dans un contexte de montée des extrêmes. »
Jean Viard, sociologue : « Le lundi de Pâques est essentiel pour le tourisme. Le supprimer ferait perdre autant qu’il ferait gagner. »Mémoire collective vs impératif économique
Les jours fériés ne sont pas de simples congés : ils incarnent des repères culturels, religieux et historiques. Le débat révèle un profond attachement des Français à leur calendrier, reflet de leur identité et de leur histoire.
« Ce que les Français refusent, c’est de perdre sans rien gagner en retour », résume Jean Viard.
🔍 Une diversionUne diversion stratégique ?
Certains observateurs estiment que cette mesure choc pourrait servir à détourner l’attention des autres réformes plus techniques et impopulaires du budget 2026 : gel des prestations sociales, suppression de postes publics, réforme des retraites et de l’assurance maladie. Et maintenant ?
La proposition devra passer l’épreuve du Parlement, où elle risque de rencontrer une forte opposition. Bayrou se dit ouvert à d’autres suggestions, mais reste ferme sur la nécessité de « travailler plus » pour sortir la France de l’impasse budgétaire.
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