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Radiation arbitraire et dérive autoritaire : le régime Tiani face à l’épreuve de l’indépendance judiciaire

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Le Niger s’enfonce dans une spirale inquiétante où l’autoritarisme militaire tente de faire taire les voix les plus légitimes de l’État de droit. En signant, le 14 août, un décret présidentiel prononçant la radiation du magistrat Abdoul Nasser Bagna Abdourahamane — secrétaire général du Syndicat autonome des magistrats du Niger (SAMAN) — le général Abdourahamane Tiani ne s’attaque pas seulement à un homme, mais à l’ensemble de l’institution judiciaire.Aucune justification n’a été fournie dans le décret. Aucune procédure contradictoire n’a été respectée. Ce geste brutal, intervenu au lendemain d’une prise de parole du SAMAN dénonçant les propos incendiaires du ministre de la Justice, marque un tournant grave dans le bras de fer entre le régime militaire et les magistrats.Le SAMAN n’a pas tardé à réagir. Dans un communiqué ferme, il dénonce une « dérive autoritaire sans précédent » et une volonté manifeste de discréditer la magistrature nigérienne. Le syndicat rappelle que cette radiation survient juste après que son bureau a exercé son droit de réponse à un point de presse ministériel « truffé de contre-vérités et de fausses accusations », tenu le 8 août.Face à ce qu’il qualifie de « situation attentatoire à l’indépendance de la magistrature », le SAMAN appelle l’ensemble des magistrats à déposer leurs toges et à observer une justice morte à partir du 15 août, jusqu’à la réintégration de leur secrétaire général.Ce n’est pas un acte isolé. Depuis plusieurs semaines, le régime Tiani multiplie les mesures de rétorsion contre les corps intermédiaires. Trois principales associations judiciaires ont été dissoutes. Les syndicats dénoncent une stratégie de démantèlement des contre-pouvoirs et une volonté de soumettre la justice à l’exécutif militaire.Le silence des autorités sur les motivations de cette radiation, couplé à la brutalité de la méthode, confirme une dérive qui ne peut être ignorée. Le pouvoir militaire semble vouloir substituer la loi par la force, et l’indépendance des institutions par l’obéissance aveugle.Il est urgent que les autorités nigériennes prennent la mesure du danger. En s’attaquant à la magistrature, elles sapent les fondements mêmes de la justice, de la démocratie et de la cohésion nationale. Le régime doit rétablir le dialogue avec les magistrats, garantir l’indépendance des institutions et préserver l’image de la justice nigérienne aux yeux du monde.Le Niger ne peut se construire sur la peur, la répression et le mépris des principes républicains. Il est temps de choisir la voie de la raison, du respect et du droit.

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