En République démocratique du Congo, l’ancien ministre de la Justice, Constant Mutamba, encourt une peine de dix ans de prison pour détournement présumé de 20 millions de dollars. Figure controversée du paysage politique congolais, Mutamba est actuellement jugé pour des faits liés à un marché public jugé irrégulier.Le 13 août, soit un mois après l’ouverture du procès, le procureur a requis dix années de travaux forcés à son encontre, assorties d’une interdiction d’exercer toute fonction publique pendant une décennie après l’exécution de la peine. Selon l’accusation, le transfert de près de 20 millions de dollars (environ 17 millions d’euros) aurait été effectué au bénéfice d’une « entreprise de façade », dans le cadre d’un contrat de construction d’une prison à Kisangani, dans le nord-est du pays.La défense plaide la transparence et la bonne foi. Les avocats de Constant Mutamba soutiennent que l’intégralité des fonds a été utilisée conformément aux objectifs du projet. Ils soulignent que l’ancien ministre avait transmis l’ordre de paiement à l’Inspection générale des Finances ainsi qu’à d’autres organes de contrôle, afin d’assurer le suivi du mouvement des fonds. Ce geste, selon eux, témoigne de sa volonté de transparence.Un verdict attendu le 27 août. Nommé ministre de la Justice en juin 2024, Constant Mutamba s’était illustré par sa lutte vigoureuse contre les kulunas, groupes de délinquants urbains sévissant à Kinshasa. Sa chute soudaine suscite de vives réactions dans l’opinion publique, entre consternation et scepticisme.
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