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Liberté syndicale en péril : le régime militaire nigérien dissout les voix de la justice

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Depuis le coup d’État de juillet 2023 ayant porté le général Abdourahamane Tiani au pouvoir, le Niger vit sous un régime militaire qui multiplie les mesures de contrôle institutionnel. Dans ce climat tendu, la dissolution de plusieurs syndicats du secteur judiciaire marque une nouvelle étape dans la centralisation du pouvoir et soulève de vives inquiétudes sur l’avenir de la démocratie et de l’État de droit.Le 7 août 2025, le ministre de l’Intérieur, le général Mohamed Toumba, a signé des arrêtés annonçant la dissolution de trois syndicats majeurs :


SAMAN : Syndicat Autonome des Magistrats du Niger


SNAJ : Syndicat National des Agents de la Justice


SYNCAT : Syndicat des Cadres de l’Administration de la Justice. Ces structures représentaient des voix critiques dans le secteur judiciaire, dénonçant notamment les ingérences du pouvoir exécutif et les atteintes à l’éthique professionnelle.Le ministre de la Justice, Alio Daouda, a affirmé que ces syndicats ne servaient plus l’intérêt général, mais défendaient des intérêts corporatistes nuisibles à la qualité du service public de la justice. Il a évoqué :


Le non-respect de l’éthique et de la déontologie


Le refus d’obéir à l’autorité hiérarchique


La défense systématique de membres impliqués dans des fautes professionnelles. Des voix s’élèvent pour dénoncer une dérive autoritaire. Selon plusieurs observateurs, cette décision viole les engagements internationaux du Niger, notamment :


La Convention n°87 de l’OIT, qui garantit le droit de constituer des organisations syndicales sans autorisation préalable


L’article 4 de cette même convention, qui exige que toute dissolution soit prononcée par voie judiciaire et dans le respect des droits de défense. La dissolution des syndicats judiciaires pourrait avoir des effets profonds :


Affaiblissement de l’indépendance judiciaire


Réduction des contre-pouvoirs dans un contexte de militarisation


Climat de peur et d’autocensure chez les magistrats et agents de justice


Perte de crédibilité du Niger sur la scène internationale en matière de droits humains. La suspension des syndicats judiciaires au Niger n’est pas un simple acte administratif. Elle s’inscrit dans une logique de contrôle politique qui menace les fondements mêmes de la justice indépendante. Dans un pays confronté à des défis sécuritaires majeurs, cette mesure pourrait fragiliser davantage la cohésion nationale et la confiance des citoyens envers leurs institutions.

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