Libreville, 13 août 2025 — Dans un geste politique fort, le président gabonais Brice Clotaire Oligui Nguéma a signé une ordonnance d’amnistie générale couvrant les événements du coup d’État du 30 août 2023 et la tentative avortée du 7 janvier 2019. Cette décision, prise à l’issue d’un séminaire gouvernemental de deux jours, marque une volonté affirmée de tourner la page des crises politiques et d’ouvrir une nouvelle ère de réconciliation nationale. Une amnistie aux multiples visages
Les bénéficiaires de cette mesure sont les membres du Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI), auteurs du renversement d’Ali Bongo en 2023, ainsi que les militaires impliqués dans la tentative de putsch de 2019, dont l’ex-lieutenant Kelly Ondo Obiang, Dimitry Nze Minkom et Estimé Bedima. Condamnés à 15 ans de prison ferme, ces derniers devraient être libérés et réintégrés prochainement. Le communiqué du conseil des ministres souligne que « ce texte vise à contribuer à l’apaisement et à la réconciliation nationale en tournant définitivement la page de ces événements »Ce geste n’est pas isolé. Il s’inscrit dans une dynamique plus large de transformation politique et économique impulsée par le président Oligui Nguéma, qui avait déjà exprimé son attachement personnel à Kelly Ondo Obiang, qualifié de « petit frère » lors d’un discours en février dernier. En parallèle, le gouvernement a annoncé des réformes ambitieuses : lutte contre les déficits, relance de la croissance, et réservations de certains métiers aux Gabonais pour dynamiser l’emploi local.Ancien aide de camp d’Omar Bongo et commandant de la Garde républicaine, Oligui Nguéma avait mis fin à 55 ans de règne de la dynastie Bongo par le coup d’État de 2023. Quelques mois plus tard, il organisait des élections démocratiques qu’il remportait avec plus de 90 % des voix. L’amnistie des putschistes de 2019 et 2023 ne constitue pas seulement une mesure juridique. Elle redéfinit les contours de la mémoire politique gabonaise, en réhabilitant des figures jadis condamnées et en réorientant le récit national vers la cohésion et la reconstruction.
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