Succès Masra face à la justice : quand la répression supplante le dialogue
Le parquet a requis une peine de 25 ans de prison ferme contre Succès Masra, figure emblématique de l’opposition tchadienne et ancien Premier ministre. Une décision qui suscite une vive inquiétude quant à l’état de la démocratie et de la justice en Afrique centrale.Ce verdict, s’il venait à être confirmé, porterait un coup sévère à l’idée même de pluralisme politique. Il illustre une tendance préoccupante : celle de criminaliser la parole dissidente, d’ériger la contestation en délit, et de substituer le bâillon au débat.Dans de nombreux pays du continent, les voix qui dérangent sont systématiquement réduites au silence. Non pas par la force des arguments, mais par la force tout court. L’arène politique devient un champ clos où l’on ne discute plus, mais où l’on condamne. Et ce glissement est dangereux.La justice, lorsqu’elle devient instrument de règlement politique, perd sa noblesse et sa légitimité. Elle cesse d’être le rempart du droit pour devenir le bras armé du pouvoir. Ce n’est pas l’Afrique que nous voulons.
Il est temps d’inviter à la raison. De rappeler que le dialogue est le socle de toute société apaisée. Que la contradiction est une richesse, non une menace. Que l’opposition n’est pas l’ennemie de la nation, mais une composante essentielle de sa vitalité démocratique.L’Afrique mérite mieux. Elle mérite des institutions fortes, mais justes. Des dirigeants fermes, mais ouverts. Des peuples libres, mais responsables.
Ce procès est plus qu’une affaire judiciaire. C’est un test moral. Un miroir tendu à nos consciences. Et il appartient à chacun, citoyen, journaliste, intellectuel, leader, de refuser l’inacceptable et de défendre l’essentiel : la liberté de penser, de parler, de proposer.
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